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Travail en résidence

© Brigitte Fort

Le travail en résidence au musée du Canal du Midi, entrepris dès janvier 2014, m’a permis d’explorer très concrètement ces parcours d’eau créés et entretenus par l’homme à des fins utilitaires que sont les Rigoles de la Plaine et de la Montagne mais aussi les eaux vives du Sor, du Laudot, du Lampy, de l’Alzeau et leurs lacs réservoirs de Saint-Ferréol, des Cammazes, du Lampy, de la Galaube.

Les expositions en 2015 et 2016 de ce travail furent l’occasion d’une véritable confrontation avec le regard des visiteurs, familiers ou non du territoire, au Musée du Canal du Midi Le Réservoir.

Ce fut aussi le temps du partage avec les jeunes lycéens tourneurs sur bois du Lycée du Bois et de l’Ameublement de Revel qui mirent toutes leurs compétences techniques au service de la création d’œuvres originales inspirées de mes photographies et présentées aux Rencontres Internationales d’Aiguines en 2016.

© Brigitte Fort

Travail en résidence dans la Montagne Noire

La montagne Noire…quel nom prometteur lorsque l’on aime les grands espaces d’altitude, les eaux sauvages et les paysages au relief contrasté que dessinent l’ombre et la lumière !  Ma mission «  d’artiste en résidence » était énoncée clairement dans un document contractuel :  mener un travail de recherche et de création originale, avec pour objectif ultérieur la réalisation d’une exposition de photographies sur le thème de l’eau issue des cours d’eau de la Montagne Noire et acheminée vers le Canal du Midi via les lacs et barrages d’alimentation ainsi que les Rigoles de la Montagne et de la Plaine.
J’avais donc, dans un espace géographique bien défini, toute latitude pour exercer mon art…mais je ne connaissais rien à ce territoire à peine entrevu un soir d’été au bord du lac de Saint-Ferréol et parcouru en dilettante le long d’une rigole un Dimanche automnal !
Propulsée en plein hiver, comme Alice dans son arbre, je pris pied non pas au Pays des Merveilles mais sur les bords marécageux du Laudot, sous une pluie glaciale qu’un vent violent et fantasque jetait en gerbes à la surface du lac. Il fallut battre en retraite. Un cabanon surplombant la rive abrita ma déception et c’est blottie sous quelques planches que je pris vraiment conscience de la difficulté de la tâche : ce terrain de travail ne ressemblait en rien à ceux qui, jusqu’à présent, m’avaient inspirée. Certes, il y avait de l’eau, beaucoup d’eau, trop parfois… mais il me faudrait courir après la lumière, marcher seule des heures durant dans l’ombre de forêts immenses, m’ennuyer le long des rigoles, me perdre au milieu des sagnes et parfois peut-être retrouver les eaux vives et claires d’un torrent lorsque ronces, orties, insectes et plantes piquantes de toutes sortes me laisseraient accéder à ses rives.

© Brigitte Fort

Mon salut vint des habitants de ce pays, discrets, accueillants et si heureux de profiter par tous les temps, à bicyclette, à pied, les enfants en poussette ou accompagnés de leurs professeurs…  des chemins de promenade autour des lacs, au bord des ruisseaux et des rigoles ! Les voir tellement bien chez eux me réconforta, mes craintes s’évanouirent comme la brume sur les Cammazes.

La suite s’écrivit en images, celles d’un pays surprenant dont le souffle vital envahit peu à peu ma respiration jusqu’à devenir maître des battements de mon cœur. L’immersion fut totale. Les paysages traversés firent écho à d’autres, plus intimes, enfouis dans ma mémoire et cependant ne m’appartenant pas. Où avais-je déjà vu ces frémissements de lumière grise, ces vitraux bleu et or, ces créatures étonnantes surgies du monde des morts ou d’un Extrême Orient fantasmé? Et de quel continent viennent ces profondeurs marines où racines et feuilles se jouaient de mes velléités de cadrage et de mise au point ? Quels peintres, sculpteurs, poètes ont guidé mon regard vers ces jaillissements de couleurs ou ces architectures éphémères aperçues au fil de l’eau derrière les murs jaunes et rouges d’une ferme Lauragaise? Quels musiciens ont insidieusement empli ma tête de chants symphoniques où les oiseaux dansent et meurent ? Quels sages d’un autre temps ont apaisé mes angoisses et transformé mes doutes en purs moments de bonheur ?

Ce que mes yeux ont vu ou pressenti est œuvre de l’eau, de la lumière, du vent et des nuages, du reflet d’un arbre ou d’une terre labourée… je suis pour bien peu de choses dans cette alchimie !

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